Ses origines : le réseau des SSJB
Une ancêtre : La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
Cette Société-mère fut conçue en 1834 par Ludger Duvernay, sous le nom de Société Aide-toi et le Ciel t’aidera, dans le but avoué de rendre le peuple meilleur, et pour ce, de contribuer à le rassembler et à travailler à son autonomie et son épanouissement. Elle a été lancée le soir du 24 juin 1834 lors d’un Banquet de la Fête de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal, banquet celèbre qui réunissait des personnalités politiques de l’époque telles Jacques Viger, Louis-Hippolyte Lafontaine, Georges-Étienne Cartier… Duvernay sera Président de cette première Société qui essaimera plus tard sur tout le territoire du Québec, du Canada et des États-Unis, sous le nom de Société Saint-Jean-Baptiste. Ce n’est en effet qu’en 1843 qu’elle naîtra officiellement sous cette appellation.
Les SSJB, des joueuses d’impact
Au fil de l’Histoire du Canada, les SSJB ont toujours partagé de grands combats dont :
- l’intervention active lors de l’affaire Louis Riel
- la lutte auprès des francophones hors Québec
- l’encouragement à la colonisation des terres
- la politique d’achat chez nous en 1930
- l’opposition ferme à la conscription en 1917
- l’appui du projet de drapeau fleurdelisé
- l’appui à la souverainté du Québec
Ludger Duvernay: un patriote
Né le 22 janvier 1799 à Verchères, Ludger Duvernay fut en quelque sorte le père concepteur du Mouvement national sous l’inspiration du ». L’homme occupa au long de sa vie plusieurs fonctions : il fut imprimeur, éditeur, journaliste, homme politique et… . Il publia entre autres le journal qui appuyait le Parti de Louis-Joseph Papineau, Duvernay fut emprisonné à quelques reprises pour ses activités patriotiques et dut même s’exiler quelques temps aux États-Unis.
Maison Ludger-Duvernay
Sise au 82 de la rue Sherbrooke Ouest à Montréal, cette Maison fut à l’origine la résidence de Charles John Brydges puis le lieu de rencontres des membres du Club de Réforme du Parti libéral de 1912 à 1972. Le 17 mai 1976, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal l’acquiert et inaugure son nouveau siège social, La Maison-Ludger Duvernay, en présence de plusieurs centaines d’invités.
Quelques repères historiques
1883 : Naissance de la SSJB de Rimouski
La SSJBR fut la première société locale à voir le jour dans le Bas-Saint-Laurent, au début de l’année 1883. « … Formée dans le but d’unir entre eux les Canadiens de tous les rangs et de cultiver dans leurs cœurs l’amour de la patrie, (elle) met ses travaux et expériences de prospérité sous la protection du Saint (Jean-Baptiste) qu’elle adopte pour patron et qu’elle honorera et fêtera solennellement le 24 juin de chaque année ».
1945 : Les SSJB du Bas-Saint-Laurent se regroupent
Les SSJB locales existantes sur le territoire s’étant de plus en plus rapprochées, elles décident de se regrouper en 1945 et de fonder la Fédération diocésaine des SSJB de Rimouski dont la devise était : Dieu et Patrie jusqu’au bout. Le premier président, M. l’Abbé Antoine Gagnon, justifait ainsi l’importance d’une Fédération : pour « répandre et promouvoir la fierté « nationale »; distribuer des mots d’ordre et garder et maintenir nos tradititions ».
Cette fédération diocésaine a dès lors, à l’instar de ses sociétés locales, déployé ses efforts pour pousuivre, sur le territoire du Bas-Saint-Laurent, la mission initiale. Au fil des ans, elle a travaillé à promouvoir l’histoire du Québec, l’éducation et le perfectionnement de la langue; elle a encouragé « l’achat chez-nous » dans le contexte de la crise économique de 1929; elle a créé des services d’entraide et des services d’assurances. Elle a participé activement aux travaux de la Commission Parent dans le années 60 (Réforme de l’Éducation) ainsi qu’aux États généraux et elle a résisté âprement au bill 63 par l’organisation d’un Front commun régional.
1947 : Les SSJB de tout le Québec se regroupent
Dans le but réaffirmé de veiller aux intérêts culturels et linguistiques du Québec, les Fédérations diocésaines se regoupent en 1947. Et au fil des ans et des transformations sociales, le « Mouvement » diversifie ses activités et participera de plus en plus activement aux débats sur les questions politiques et économiques.
1969 : De la FSSJBQ au MNQ
C’est à la fin des années 1960 que, d’une Fédération d’abord axée sur la survivance d’une langue et d’une culture, on passe officiellement à un organisme cherchant ouvertement à préserver et à developper l’autonomie du Québec. C’est dans la foulée des États généraux du Canada-français, tenus en 1968, que la FSSJBQ se transforme en Mouvement national des Québécoises et des Québécois sur lequel nous nous attarderons un peu plus loin.
1970 : De la FDSSJB de Rimouski à la SNEQ
La naissance du MNQ était le résultat du profond changement au sein de la société québécoise mis en lumière par les États généraux de 1968. L’année suivante, on assistait à la transformation de la FSSJBR qui décidait de «changer le nom de la Fédération diocésaine en celui de la Société nationale de l’Est du Québec, la SNEQ. »
Devenue la SNEQ, elle redéfinira sa mission, se référant au vote d’une majorité de membres réunis en Assemblée générale, pour mieux répondre au besoin pressant de reconnaître et défendre l’autodétermination du Québec mis de l’avant par les États généraux. Cette prise de position se concrétisera par un engagement soutenu des Sociétés locales à promouvoir la Souveraineté du Québec.