Chroniques de la SNEQ (7 de 12)

Seul un peuple indépendant peut s’affirmer pleinement

Devant les menaces qui pèsent sur notre peuple, doit-on refuser de s’affirmer? Ce droit à l’autodétermination devrait mobiliser l’intelligence, le cœur et l’énergie de chacun. Il faut donc oser la démocratie, sortir de ce cadre canadien et britannique qui façonne notre quotidien depuis 254 ans. Cette tutelle, dont bien des gens s’évertuent à nous convaincre de sa légitimité et de ses bienfaits, n’est pas une situation normale.  Depuis la Conquête, nous n’avons, comme peuple, jamais eu la liberté de mettre sur papier notre manière de vouloir vivre cette Constitution, qui règle le rapport entre gouvernants et gouvernés en déterminant l’organisation des pouvoirs publics.

Oser la démocratie veut également dire que le peuple doit avoir toute la liberté de décider lui-même et pour lui-même. Pour cela, il faut se placer délibérément au-dessus des contingences, contraintes, incompréhensions ou divergences léguées par une histoire que personne n’est incité à renier, ni à condamner. Conquérir son indépendance ne doit pas se faire contre les autres mais pour soi-même en se transcendant et se dépassant. Cette démarche d’un peuple vers la création d’un nouveau pays, dans un formidable processus démocratique, reste à n’en pas douter un des éléments les plus marquants.

Il y a urgence pour le Québec de s’approprier son avenir. À partir de trop loin, il est difficile d’arriver à l’heure aux rendez-vous historiques (1980 et 1995). Pourquoi ne pas se donner la pleine possibilité d’agir avec toutes les compétences et tirer ainsi le meilleur de l’éducation, de la culture, des richesses humaines, naturelles et économiques ? Bref, ce qu’un pays normal peut offrir à ces citoyens et citoyennes.

Le Québec a un ennemi politique : le gouvernement du Canada. Ce gouvernement qui décapite la loi 101 et nous empêche de préserver notre langue, qui nous conteste le droit de décider de notre avenir et qui nie les règles démocratiques votées à l’unanimité par notre assemblée nationale. Ce pays n’est pas notre pays. Le Canada n’est pas notre pays.

Armor Dufour, administrateur de la SNEQ

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Publiée dans le Courrier du Fleuve et le Saint-Laurent-Portage, le mercredi 27 novembre 2013

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