Chroniques de la SNEQ (4 de 12)

Défendre et faire fructifier notre bien commun culturel

La culture québécoise fait partie de notre bien commun, comme nos fonds de placements et nos sociétés financières. Elle appartient à notre nation, nous définit et nous singularise entre toutes les autres. Elle est unique en Amérique ; elle côtoie les cultures  anglaise, espagnole, portugaise et toutes les différentes cultures amérindiennes. Comme bien d’autres, elle lutte pour conserver et transmettre sa réalité et son dynamisme. Elle évolue avec et sous l’influence d’autres courants dominants, des mouvements migratoires, et maintenant, elle  rivalise avec toutes les autres modes drainées par les médias sociaux. La télévision, la radio, le cinéma, le réseau internet, les jeux vidéo, la musique populaire et les médias sociaux imposent une nouvelle dynamique culturelle. La mondialisation économique et culturelle est chez nous et nous l’avons accueillie sans méfiance.

Cependant nous avons appris depuis les dix dernières années que le laissez-faire linguistique et culturel nous conduit inexorablement vers l’érosion de notre bien culturel commun. Cette érosion, lente et efficace comme nos rivières, rongent subtilement notre paysage. Là où le français était vivant et sans partage, il est désormais moins présent, souvent métissé de mots anglais et parfois il est disparu…

Sans nier notre environnement culturel, linguistique et socio-économique, il conviendrait de définir entre nous une politique claire qui viserait à faire fructifier notre bien commun culturel. Cette politique devrait proposer de multiples interventions comme la protection de la langue et du patrimoine québécois, une immigration respectueuses de la langue officielle du Québec, une participation de l’État à nos productions artistiques et une politique de diffusion francophone dans nos médias privés et publics. Il faudrait aussi investir dans le réseau scolaire et faire du français la langue de l’apprentissage, de la création, du jeu et du développement social. Il faudrait enseigner aux jeunes québécois l’histoire afin que soit comprise l’importance de l’héritage du bien commun légué par ceux et celles qui ont bâti la nation québécoise.

André Morin, administrateur de la SNEQ

Pour commenter ou émettre un avis : sneq@globetrotter.net

Publiée dans le Courrier du Fleuve et le Saint-Laurent-Portage, le mercredi 21 août et le mercredi 25 septembre 2013

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