Chroniques de la SNEQ (2 de 12)

Le coût de notre survivance : l’affirmation

La SNEQ se voue à l’affirmation du peuple québécois.  De bien grands mots, diront certains, mais dans le concret de la vie, affirmer un Québec différent par sa langue, sa culture, ses institutions et son histoire est devenu presqu’impossible dans un Canada qui se construit en marge du Québec.

La nation québécoise que le Canada reconnaît n’est qu’une nation virtuelle, folklorique, non un peuple reconnu, tout au plus une ethnie parmi la mosaïque canadienne. L’hégémonie d’Ottawa creuse continuellement un déficit politique, linguistique, démocratique et économique entre la «nation» québécoise et les autres nations du monde. Une crise de cohabitation qui s’accentue au détriment du Québec.  Ne plus voir cette disproportion discriminatoire relève d’une réelle ignorance de la réalité.

C’est en situation de crise linguistique, identitaire, culturelle et historique qu’il nous faut connaître nos convictions les plus fondamentales, celles dont nous ne pouvons nous éloigner sans nous renier. Historiquement, les peuples qui ne contrôlent pas leur devenir, s’éteignent.  L’existence même du mouvement nationaliste n’est ni réducteur, ni exclusif. Il est lié à la question la plus fondamentale et existentielle qui soit : celle de notre indépendance politique.

Ce nationalisme québécois prend racine dans la création de la première société Saint-Jean Baptiste, en 1834. Or, depuis les États généraux du Canada français de 1968, il ne fait aucun doute que les sociétés nationales constituent le dernier bastion, le dernier carré, le dernier gardien pour défendre et mettre de l’avant l’idéal d’un pays français en Amérique. Ce mouvement nationaliste se considère comme un gouvernement en exil sans pouvoir véritable qui, de loin, illumine et garde la flamme, mais qui, faute de moyens et de pouvoirs, est réduit à sauver ce qui reste d’essentiel pour notre nécessaire survivance. De tout temps, sauvegarder la patrie a été le devoir le plus sacré des citoyens.

Trop de nos élites, par vénalité ou velléité, gardent un silence gênant. Un peuple qui aspire à être du concert des nations ne peut laisser désavouer ses lois par d’autres. Avons-nous vraiment le choix de ne pas s’affirmer? Ce droit à l’autodétermination devrait mobiliser l’intelligence, le cœur et l’énergie de chacun.

Armor Dufour, administrateur de la SNEQ

Pour commenter ou émettre un avis : sneq@globetrotter.net

Publiée dans le Courrier du Fleuve et le Saint-Laurent-Portage, le mercredi 26 juin 2013

 

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